Bulletin hebdomadaire de l’investisseur (novembre-SemaineQuatre-2024)
13 min Read November 22, 2024 at 5:00 PM UTC
Mercredi
La nouvelle constitution gabonaise porte à sept ans la durée du mandat présidentiel
Les électeurs gabonais ont approuvé une nouvelle constitution prolongeant les mandats présidentiels de cinq à sept ans, 92 % d’entre eux ayant soutenu la mesure lors d’un référendum, selon le ministre de l’intérieur Hermann Immongault.Le taux de participation a été de 54 %. La nouvelle constitution est considérée comme une étape clé vers le retour à un régime civil après le coup d’État militaire qui a renversé le président Ali Bongo en 2023.Le nouveau cadre abolit le rôle du premier ministre, introduit un poste de vice-président et limite les mandats présidentiels à deux périodes de sept ans. Il fixe également une limite d’âge de 70 ans pour les candidats à la présidence et exige que les candidats aient des parents de nationalité gabonaise.
La réforme constitutionnelle ouvre la voie au chef militaire Brice Oligui Nguema, 49 ans, qui pourrait se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue en août 2025. M. Nguema, qui a chassé M. Bongo du pouvoir après 55 ans de règne de sa famille, a mis l’accent sur le retour à l’ordre constitutionnel. Les réformes visent à remodeler le système politique gabonais, marquant une rupture avec le régime dynastique de longue date qui définissait la gouvernance du pays.
Citigroup estime que les actions sud-africaines surperforment les marchés émergents
Citigroup s’attend à ce que les actions sud-africaines se remettent de leurs pertes récentes et surpassent leurs homologues des marchés émergents, soutenues par l’agenda pro-réforme du gouvernement de coalition du pays formé après les élections de mai.George Asante, responsable des marchés africains chez Citi, a souligné que l’accent mis par l’Afrique du Sud sur la croissance économique et la baisse des taux d’intérêt étaient des facteurs clés qui renforçaient la confiance des investisseurs, même en présence de vents contraires mondiaux tels que la récente victoire de Donald Trump aux élections américaines.L’indice FTSE/JSE Africa All Share Index reste en hausse de 11 % en dollars cette année, dépassant l’indice des actions des marchés émergents de MSCI. La récente révision à la hausse des perspectives de crédit de l’Afrique du Sud par S&P et la vente d’euro-obligations sursouscrites pour un montant de 3,5 milliards de dollars ont stimulé le sentiment. Alors que les investisseurs étrangers se sont délestés de 6,1 milliards de dollars d’actions sud-africaines cette année, les flux sortants ont considérablement ralenti en novembre.
L’optimisme de Citigroup reflète la confiance dans l’environnement politique stable et les efforts de réforme de l’Afrique du Sud. La baisse des taux d’intérêt et l’amélioration de la clarté du marché devraient attirer de nouveaux investissements et soutenir les actions. Malgré les incertitudes mondiales, les progrès de l’Afrique du Sud vers une croissance durable et la forte demande pour ses obligations souveraines placent ses marchés dans une position favorable pour la poursuite de la reprise.
Qara lève 2,6 millions de dollars pour développer ses solutions de chaîne d’approvisionnement dans la région MENA
La startup technologique de la chaîne d’approvisionnement Qara, basée dans la région MEA, a obtenu 2,6 millions de dollars lors d’un tour de table mené par des investisseurs stratégiques. L’écosystème numérique de Qara permet aux fabricants d’authentifier les produits, de se connecter tout au long de la chaîne d’approvisionnement et d’exploiter l’IA pour prendre des décisions fondées sur des données.Le financement soutient l’entrée de Qara en Arabie saoudite dans le cadre de l’initiative de relocalisation du Programme national de développement technologique (NTDP), facilitant l’intégration de la technologie dans l’écosystème en croissance rapide du Royaume, aligné sur les objectifs de la Vision 2030.Ayant déjà collaboré avec 35 fabricants pour authentifier plus de 28 millions de produits et se connecter avec 50 000 utilisateurs de la chaîne d’approvisionnement en Égypte, en Arabie saoudite et au Kenya, Qara vise à révolutionner le marketing B2B2C, à améliorer l’efficacité de la distribution et à préserver l’intégrité de la marque.
Avec des outils tels que l’application “Asly”, qui lutte contre la contrefaçon et renforce la confiance des clients grâce à la vérification des produits par QR, Qara répond aux défis urgents de la chaîne d’approvisionnement tout en favorisant la transformation numérique. En s’implantant en Arabie saoudite, Qara renforce son ancrage dans la région MEA, en donnant aux entreprises les moyens de disposer de solutions évolutives et sécurisées qui s’alignent sur les objectifs régionaux de transformation numérique et sur l’accent mis par Vision 2030 sur l’innovation et la technologie.
Jeudi
JADA lève 1 million de dollars pour développer la main-d’œuvre africaine dans le domaine de l’IA afin de répondre à la demande mondiale
JADA, un hub de talents en matière de données et d’analyse basé à Lagos, a obtenu un financement d’un million de dollars pour former et déployer la prochaine génération de professionnels de l’IA et des données en Afrique.Fondée en 2024 par Massimiliano Spalazzi, ancien PDG de Jumia Nigeria, et Olumide Soyombo, cofondateur de Bluechip Technologies, la startup vise à remédier à la pénurie mondiale de talents en IA en formant plus de 100 professionnels par an.JADA se concentrera sur les professionnels des données expérimentés, en offrant un programme de formation de 4 mois pour améliorer les compétences des candidats en matière d’IA, d’apprentissage automatique et d’IA générative. La startup utilise un processus de sélection piloté par l’IA pour sélectionner les candidats en fonction de leurs compétences techniques, culturelles et de leurs antécédents.
La mission de la JADA remet en question le rôle actuel de l’Afrique dans les tâches d’IA de bas niveau en cultivant une main-d’œuvre qualifiée dans le domaine de l’IA, capable de diriger des projets mondiaux. En ciblant les entreprises d’Europe et du Moyen-Orient, JADA tire parti des avantages de l’Afrique en termes de coûts, de langue et de géographie, positionnant le continent comme un acteur clé pour combler le déficit mondial de compétences en matière d’IA. Avec un leadership expérimenté et un modèle de revenu clair, JADA est prête à redéfinir la place de l’Afrique dans l’écosystème technologique mondial.
La BOA Bénin double ses actions après une augmentation de capital dans un contexte difficile
La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) a inscrit 20 280 524 nouvelles actions pour la Bank of Africa Benin(BOAB), doublant ainsi son nombre total d’actions à 40 561 048. Cette opération fait suite à une augmentation de capital par incorporation de réserves et de primes.Le capital de la BOA Bénin est passé de 20,28 milliards de francs CFA à 40,56 milliards de francs CFA, avec une capitalisation boursière de 178 milliards de francs CFA. Elle est la 11ème valeur de la BRVM, représentant 1,8% du marché des actions de la bourse.Cependant, BOA Bénin a connu des difficultés en 2024, commençant l’année à 6,360 CFA par action mais perdant 30,9% de sa valorisation, ce qui la place au 38ème rang des performances depuis le début de l’année. Cet ajout d’actions renforce les fonds propres et la liquidité de BOA Bénin, permettant à la banque de poursuivre ses objectifs de croissance au sein de l’UEMOA.
L’expansion du capital de la BOA Bénin met en évidence sa stratégie de renforcement de la résilience en dépit de la récente sous-performance du marché. Sa valorisation actuelle la positionne comme un acteur important de la BRVM, reflétant l’intérêt des investisseurs malgré les défis. La BRVM continue de fournir une plateforme pour l’intégration financière en Afrique francophone, avec des cotations comme celle de BOA Bénin qui favorisent la liquidité et la croissance régionale. À mesure que la dynamique économique évolue, le maintien de la confiance des investisseurs sera essentiel pour le succès à long terme de la BOA Bénin.
L’assureur sud-africain Sanlam acquiert une participation dans Ninety One pour 276 millions de dollars
L’assureur sud-africain Sanlam va acquérir une participation de 12,3 % dans le gestionnaire d’actifs Ninety One pour un montant de 5 milliards de rands (276 millions de dollars), selon une annonce conjointe. L’opération, soumise à l’approbation des actionnaires et des autorités de régulation, impliquera que Sanlam transfère environ 400 milliards de rands d’actifs à Ninety One.Le PDG de Sanlam, Paul Hanratty, a déclaré que l’assureur souhaitait devenir un investisseur clé dans les stratégies de crédit privé et spécialisé de Ninety One. Ninety One, dirigé par Hendrik du Toit, gère plus de 3,3 billions de rands d’actifs. M. Du Toit a souligné le potentiel du partenariat à débloquer des “flux de trésorerie substantiels” des marchés privés mondiaux.Cette collaboration s’inscrit dans une tendance croissante d’alliances entre gestionnaires d’actifs et assureurs afin d’améliorer l’accès au capital et d’accroître les flux de revenus basés sur les commissions. Des accords similaires ont été conclus par des sociétés internationales comme Apollo, Blackstone et KKR, qui s’appuient sur des actifs liés à l’assurance pour stimuler la croissance sur les marchés privés.
L’accord entre Ninety One et Sanlam met en évidence les synergies stratégiques entre les gestionnaires d’actifs et les assureurs. Les transferts d’actifs de Sanlam viendront renforcer le portefeuille de Ninety One, améliorant ainsi sa présence sur les marchés du crédit privé. Pour Sanlam, l’investissement permet de s’exposer à des stratégies génératrices de commissions, conformément à ses objectifs de croissance. Cette initiative reflète la tendance mondiale qui voit les gestionnaires d’actifs s’associer à des assureurs pour accéder à des capitaux stables, diversifier leurs revenus et renforcer leur positionnement sur le marché. De tels partenariats soulignent l’interdépendance croissante entre les secteurs des actifs et de l’assurance, motivée par des objectifs communs d’évolutivité et de croissance des actifs à long terme.
Vendredi
Les résultats semestriels de l’unité sénégalaise de Bank of Africa montrent une croissance soutenue
Bank of Africa Senegal(BOAS) a publié ses résultats financiers pour le premier semestre 2024, affichant une performance mitigée mais globalement positive face à un environnement économique plus lent que prévu. Malgré les défis, la banque a fait preuve de résilience grâce à une gestion stratégique de ses ressources et de ses risques.Les dépôts de la clientèle ont augmenté de 3,4 % pour atteindre 593 353 MFCFA, ce qui témoigne de la confiance croissante des clients et de la solidité des liquidités. Le produit net bancaire (PNB) a augmenté de 3,6 % à 23 757 MFCFA, sous l’effet d’une hausse de 6,3 % des commissions et d’une légère augmentation des marges nettes d’intérêt (+0,8 %).Les charges d’exploitation ont été bien maîtrisées, n’augmentant que de 2,2 %, améliorant le coefficient d’exploitation de 44,1 % à 43,5 %. Le coût du risque de crédit s’est amélioré pour atteindre -0,7 %, ce qui témoigne d’une meilleure gestion de la qualité des actifs. Par ailleurs, le bénéfice net a augmenté de 9,2 % pour atteindre 10 308 MFCFA, soulignant la rentabilité et la résilience opérationnelle de la banque.
Les résultats indiquent un optimisme prudent pour l’action BOA Sénégal. La hausse de 9,2 % du bénéfice net et l’amélioration de l’efficacité opérationnelle pourraient renforcer la confiance des investisseurs, ce qui pourrait entraîner une hausse du cours de l’action. Toutefois, la quasi-stagnation de la croissance du crédit (-0,2 %) et le ralentissement général de la croissance économique au Sénégal pourraient tempérer l’élan haussier significatif. Les investisseurs à la recherche d’une croissance régulière des institutions financières au sein des marchés émergents pourraient trouver BOA Sénégal attrayante. La capacité de la banque à améliorer sa rentabilité dans des conditions macroéconomiques difficiles reflète des fondamentaux solides et un leadership stratégique.
La société de capital-investissement Harith dirige le rachat d’un fonds d’infrastructure africain pour un montant de 360 millions de dollars
Un consortium dirigé par la société sud-africaine de capital-investissement Harith General Partners a acquis un fonds d’infrastructure détenant des participations dans des actifs clés, notamment l’aéroport international de Lanseria et la centrale électrique de Kelvin, pour un montant de 6,5 milliards de rands (360 millions de dollars). Le fonds, lancé en 2007, détient également des participations dans Anergi, qui exploite la centrale électrique Kelvin de Johannesburg, et dans des actifs liés à la fibre optique par l’intermédiaire de Remgro CIVH.L’opération permet aux investisseurs du Pan African Infrastructure Development Fund, qui comprend le Government Employees Pension Fund d’Afrique du Sud, Absa Bank et Old Mutual, de se désengager. Harith s’associe à Mergence Investment Managers et à Zungu Investments.Cette acquisition intervient dans un contexte de ralentissement de l’activité de capital-investissement en Afrique. Sipho Makhubela, PDG de Harith, a souligné le rôle du consortium dans la transition énergétique et le développement des infrastructures en Afrique. Selon la Banque africaine de développement, l’Afrique est confrontée à un déficit de financement annuel de 170 milliards de dollars pour des projets essentiels.
Ce rachat reflète le besoin croissant de l’Afrique en capitaux privés pour combler les lacunes en matière d’infrastructures, alors que les gouvernements sont confrontés à des contraintes financières. L’élargissement du portefeuille de Harith souligne le rôle essentiel du capital-investissement dans la résolution des problèmes d’infrastructure et d’énergie du continent. En investissant dans des actifs liés aux transports, à l’énergie et aux télécommunications, le consortium renforce sa position d’acteur clé dans les efforts de transition de l’Afrique en matière d’infrastructures et d’énergie durable.
Xi Jinping en visite au Maroc, alors que la Chine étend sa présence dans ce pays africain
Le président chinois Xi Jinping a effectué une visite inopinée au Maroc à son retour du sommet du G20 au Brésil, marquant ainsi l’engagement de Pékin à renforcer ses liens avec l’Afrique. M. Xi a été accueilli à Casablanca par le prince héritier Moulay El Hassan et le Premier ministre Aziz Akhannouch. Les médias d’État marocains ont souligné que la visite était axée sur le renforcement du partenariat stratégique entre les deux pays.La Chine a étendu son empreinte économique au Maroc, en tirant parti des accords commerciaux conclus avec les États-Unis et l’Union européenne. Cette année, Zhejiang Hailiang Co. a annoncé un investissement de 288 millions de dollars pour la construction d’une usine produisant des matériaux pour les nouvelles énergies, notamment des feuilles pour batteries au lithium.Le Maroc s’apprête également à accueillir sa première gigafactory de batteries électriques à Kénitra, grâce à un partenariat entre La Caisse de Dépôt et de Gestion et Gotion High-Tech Co. L’usine produira des cellules et des packs de batteries lithium-ion, renforçant ainsi le rôle du Maroc dans la chaîne d’approvisionnement de la Chine pour les marchés européens et s’alignant sur la volonté plus générale de Pékin d’approfondir ses liens avec les pays en développement.
La visite de Xi Jinping souligne l’utilisation stratégique par la Chine de partenariats économiques et industriels pour renforcer ses liens avec l’Afrique. Le rôle du Maroc en tant que plaque tournante pour les matériaux d’énergie renouvelable et la production de batteries s’aligne sur les ambitions mondiales de la Chine, en tirant parti de l’accès du Maroc aux marchés européens et américains. Cette collaboration souligne également la volonté de Pékin de contrebalancer l’ordre mondial dirigé par les États-Unis en renforçant les partenariats avec les principales nations en développement. Les investissements dans l’infrastructure énergétique et la fabrication pourraient avoir un impact significatif sur la croissance industrielle du Maroc et sur sa position dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.
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