Top 10 des destinations de transfert de fonds de la diaspora en Afrique
5 min Read July 20, 2025 at 11:49 AM UTC

Les transferts de fonds des diasporas africaines sont devenus l’un des piliers les plus puissants de la croissance et de la résilience économique sur le continent.
En 2023, l’Afrique a reçu plus de 100 milliards de dollars en transferts de fonds, soit environ 6 % du PIB continental. Ce montant a dépassé l’aide publique au développement (42 milliards $) et les investissements directs étrangers (IDE, 48 milliards $), marquant une transformation majeure dans les sources de financement externe.
Derrière cette tendance, plus de 40 millions d’Africains vivant à l’étranger envoient régulièrement de l’argent à leurs familles. Attirés par la stabilité économique, politique et de meilleures opportunités à l’étranger, ces migrants soutiennent non seulement la consommation, mais aussi la stabilité macroéconomique de leurs pays d’origine. Dans de nombreux cas, les transferts dépassent même les IDE.
Voici les 10 principaux pays africains bénéficiaires de transferts de fonds en 2025, selon les dernières données de la Banque mondiale, de l’African Exponent et de Business Insider Africa.
1. Égypte – 22,7 milliards $
L’Égypte reste en tête du classement avec 22,7 milliards de dollars reçus en 2024. Cette performance s’explique par la libéralisation du taux de change, des taux d’intérêt attractifs et une diaspora nombreuse présente au Golfe, en Europe et en Amérique du Nord.
Ces fonds soutiennent la consommation des ménages, les investissements immobiliers et les petites entreprises. Pour le pays, ils représentent une source cruciale de devises étrangères et un outil de développement national.
2. Nigéria – 19,8 milliards $
Le Nigéria suit avec 19,8 milliards $, représentant 35 % des flux totaux en Afrique subsaharienne. Les Nigérians de la diaspora, surtout aux États-Unis et au Royaume-Uni, jouent un rôle vital.
La Banque centrale du Nigéria envisage d’émettre des obligations de la diaspora et vise 1 milliard $ par mois en envois de fonds, afin de renforcer les réserves de change et de diversifier l’économie nationale.
3. Maroc – 12,05 milliards $
Avec 12,05 milliards $ en 2024, le Maroc se place en troisième position. Sa diaspora, solidement ancrée en Europe, maintient des liens forts avec le pays et investit dans :
- le soutien aux ménages,
- la construction de logements,
- les PME et projets communautaires.
Les transferts représentent une source fiable de financement, surtout en période d’incertitude économique mondiale.
4. Kenya – 4,94 milliards $
Le Kenya a battu un record avec 4,94 milliards $ reçus, soit une hausse de 18 % par rapport à l’année précédente. Les transferts de fonds dépassent désormais le tourisme et les exportations agricoles comme principale source de devises.
Le gouvernement de William Ruto a misé sur la migration de travail et les accords bilatéraux pour stimuler ces flux. La diaspora kenyane, notamment aux États-Unis, continue de jouer un rôle central dans le financement de l’économie locale.
5. Ghana – 4,6 milliards $
Le Ghana a perçu 4,6 milliards $, servant à couvrir des dépenses essentielles en santé, éducation, logement, et à stimuler la consommation.
Les autorités encouragent la diaspora à investir dans des projets structurés via des initiatives de sensibilisation financière et de retour de capitaux productifs.
6. Zimbabwe – 3,08 milliards $
Dans un contexte économique difficile, les 3,08 milliards $ envoyés par la diaspora zimbabwéenne ont été essentiels. Les transferts soutiennent :
- les familles vulnérables,
- les petites entreprises,
- les services de base.
Alors que les IDE chutent de 41 % depuis dix ans, les transferts ont augmenté de 57 %, illustrant un déplacement durable des sources de financement.
7. Sénégal – 2,94 milliards $
Avec 2,94 milliards $ représentant 11 % du PIB, le Sénégal utilise les envois de la diaspora pour financer le développement. Le gouvernement a mis en place :
- une banque de la diaspora,
- des projets d’investissement dans le tourisme et l’agriculture,
- des incitations pour canaliser les fonds vers des projets générateurs d’emplois.
8. Tunisie – 2,8 milliards $
La Tunisie a reçu 2,8 milliards $ en 2024. Ces fonds, principalement issus des migrants en France, Allemagne et Italie, soutiennent :
- les dépenses de consommation,
- l’épargne et l’immobilier.
Les autorités cherchent à réduire les coûts de transfert et à encourager les canaux formels pour accroître les flux.
9. Algérie – 1,86 milliard $
L’Algérie a reçu 1,86 milliard $, un montant modeste mais important pour les ménages face à la volatilité des recettes pétrolières. La diaspora explore progressivement des investissements structurés, bien que le cadre réglementaire reste à améliorer.
10. République Démocratique du Congo – 1,4 milliard $
La RDC ferme le classement avec 1,4 milliard $. Malgré une baisse, les envois de fonds restent essentiels pour les familles vivant dans des zones peu desservies par les services publics ou l’emploi formel.
Avec les pressions migratoires liées aux conflits, au climat et à la pauvreté, ces flux pourraient augmenter dans les prochaines années.
Une dynamique portée par la migration, le climat et les inégalités
Les tendances des transferts de fonds en Afrique sont influencées par :
- les écarts de revenus entre l’Afrique et les pays du Nord,
- l’instabilité politique,
- et les effets croissants du changement climatique.
Dans près de 25 pays dans le monde, les transferts représentent plus de 10 % du PIB, signe d’une dépendance croissante à ces flux.
Ces fonds vont directement aux ménages, sans conditionnalité, soutenant la consommation, réduisant la pauvreté et stimulant l’investissement local.
Vers un potentiel de 500 milliards $ d’ici 2035
Avec un taux de croissance annuel de 9,96 %, les transferts en Afrique pourraient atteindre 121,7 milliards $ en 2030, voire 500 milliards $ d’ici 2035 si les coûts de transfert sont réduits.
Cela passe par :
- des solutions digitales plus accessibles,
- des politiques incitatives (obligations de la diaspora, double nationalité),
- et l’intégration de ces flux dans la stratégie d’investissement national.
Conclusion
La diaspora africaine ne se contente pas d’envoyer de l’argent : elle investit dans l’avenir du continent. Pour maximiser cet impact, les gouvernements, fintechs et institutions doivent collaborer pour créer un écosystème transparent, accessible et durable.
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