Les coûts des obligations africaines diminuent mais l'écart de "prime" persiste
TLDR
- Le retour de l'Afrique sur les marchés mondiaux de la dette s'est accéléré cette année, avec des pays qui ont levé environ 18 milliards de dollars d'obligations internationales, presque toutes organisées par Citigroup.
- Mais une caractéristique est restée inchangée : Les gouvernements africains continuent de payer plus cher pour emprunter que leurs homologues dont les mesures de crédit sont similaires.
- L'Africa Finance Corp décrit cet écart comme une "prime de préjudice", estimant que les pays paient jusqu'à 75 milliards de dollars par an en coûts supplémentaires.
Le retour de l'Afrique sur les marchés mondiaux de la dette s'est accéléré cette année, les pays ayant levé environ 18 milliards de dollars d'obligations internationales, presque toutes arrangées par Daniel Lebetkin de Citigroup. Mais une caractéristique est restée inchangée : Les gouvernements africains continuent de payer plus cher pour emprunter que leurs homologues dont les mesures de crédit sont similaires.
Selon Daniel Lebetkin, cette différence reflète un écart de rendement structurel auquel les investisseurs se sont habitués. Les décideurs politiques du continent affirment qu'une partie de cet écart est justifiée par les défaillances passées de pays tels que le Ghana et la Zambie, ainsi que par le risque politique. D'autres, dont le ministre sud-africain des finances, Enoch Godongwana, affirment que les émetteurs africains sont victimes de préjugés de la part des agences de notation et des investisseurs.
L'Africa Finance Corp qualifie cet écart de "prime de préjudice", estimant que les pays paient jusqu'à 75 milliards de dollars par an en coûts supplémentaires. Les recherches du FMI montrent que les pays d'Afrique subsaharienne paient environ 0,5 point de pourcentage de plus que leurs homologues bénéficiant d'une notation similaire, en particulier en période de tensions sur les marchés.
Néanmoins, les conditions d'emprunt se sont assouplies. Le Nigeria et le Kenya ont connu une forte demande lors des récentes ventes d'euro-obligations, ce qui a permis de réduire leurs frais d'émission. L'écart moyen de l'Afrique par rapport aux bons du Trésor américain est maintenant d'environ 3,7 points de pourcentage, le plus bas depuis 2018, bien qu'il reste supérieur à celui des autres régions émergentes.
Points clés à retenir
Le débat sur la prime d'emprunt de l'Afrique reflète à la fois des risques mesurables et des perceptions plus difficiles à quantifier. Les analystes affirment que l'historique des défaillances, les problèmes de gouvernance et la petite taille du marché jouent tous un rôle dans l'évolution des rendements. Mais plusieurs études suggèrent que la prime est également gonflée par des données limitées, des notations incohérentes et une faible connaissance des investisseurs. Les émetteurs africains représentent moins de 10 % des obligations en devises fortes des marchés émergents, ce qui réduit la couverture des analystes et ralentit les recommandations d'achat. En cas de chocs mondiaux, les pays africains ont tendance à être déclassés plus rapidement que les autres. Les données de Gemcorp montrent que plus de 60 % des obligations souveraines africaines notées ont été dégradées pendant la pandémie, contre environ un tiers au niveau mondial. Cette dynamique augmente encore les coûts d'emprunt et renforce la prudence des investisseurs. Pourtant, la demande récente pour la dette africaine suggère que les investisseurs sont plus enclins à se réengager lorsque les réformes politiques sont visibles. L'unification du taux de change au Nigeria et les ajustements budgétaires au Kenya ont contribué à réduire les coûts d'émission. Le défi le plus important consiste à renforcer la transparence, à améliorer les données et à impliquer les investisseurs de manière cohérente - des mesures qui pourraient progressivement réduire la prime qui existe depuis longtemps.

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