Le Kenya suspend le prix plancher du thé pour résorber les stocks, alors que le marché est en difficulté
TLDR
- Le Kenya suspend la politique de prix minimum du thé introduite en 2021, ce qui entraîne un excédent de 100 millions de kilogrammes et a des répercussions sur les petits exploitants.
- Le marché du thé en Afrique de l'Est est en surabondance, le Kenya ayant à lui seul 15 millions de kilogrammes de thé invendus, ce qui a une incidence sur les prix au niveau régional.
- L'Ouganda subit une chute de plus de 50 % des prix du thé en raison de l'excédent du marché du thé en Afrique de l'Est.
Le Kenya, l'un des principaux producteurs mondiaux de thé, a suspendu sa politique de prix minimum mise en place il y a trois ans pour soutenir les agriculteurs dans un contexte de surabondance de l'offre sur le marché. Introduit en 2021, le prix de réserve de 2,43 dollars par kilogramme était destiné à protéger les petits producteurs, mais il a entraîné un excédent de 100 millions de kilogrammes, les acheteurs ayant boudé les thés de moindre qualité au prix gonflé.
Malgré les efforts déployés pour réduire les stocks, 15 millions de kilogrammes de thé restent invendus, soit une quantité suffisante pour préparer environ 7,5 milliards de tasses. Ce retard, combiné au vieillissement des réserves et aux nouvelles récoltes, maintient les prix à un niveau bas et a un impact sur la qualité du thé.
Le marché du thé en Afrique de l'Est est désormais surapprovisionné, les ventes aux enchères hebdomadaires de Mombasa recevant environ 21 millions de kilogrammes, alors que les ventes aux enchères ne peuvent en vendre qu'entre 9 et 15 millions. Cet excédent a affecté les prix d'autres producteurs régionaux, tels que l'Ouganda, où les prix ont chuté de plus de 50 % au cours des dernières années.
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Points clés à retenir
La tentative du Kenya de protéger les agriculteurs par un prix plancher a mis en évidence les difficultés rencontrées pour équilibrer l'offre et la demande dans l'industrie du thé. La surabondance, due à une croissance régulière de la production mais à une demande atone, a entraîné une baisse des prix allant jusqu'à 30 %, ce qui s'est traduit par un thé moins cher mais de moindre qualité sur les marchés mondiaux. L'offre de thé en Afrique de l'Est étant supérieure à la demande, l'industrie est soumise à une forte pression pour gérer la production et améliorer la qualité. D'autres pays producteurs de thé, dont l'Ouganda et le Rwanda, ont également été touchés par l'excédent, certaines usines ougandaises fermant leurs portes en raison de la faiblesse persistante des prix. Pour le Kenya, premier exportateur mondial de thé noir, la stabilisation du marché nécessitera plus qu'un simple relèvement du prix plancher ; il pourrait être nécessaire de limiter la production, d'améliorer les normes de qualité et de renforcer la demande mondiale afin de protéger son industrie du thé d'un nouveau déclin.
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