Revolut en pourparlers avec la banque centrale du Maroc pour entrer sur le marché
TLDR
- La néobanque britannique Revolut a entamé des discussions avec la banque centrale du Maroc, Bank Al-Maghrib, en vue d'une éventuelle entrée sur le marché local.
- Les discussions, qui se sont tenues au début du mois d'août, ont porté sur les lacunes des services bancaires actuels et sur les besoins des consommateurs, selon les responsables.
- Revolut, évaluée à 65 milliards de dollars en juillet et la fintech la plus valorisée d'Europe, ferait du Maroc sa première base africaine si elle y parvenait.
La néobanque britannique Revolut a entamé des discussions avec la banque centrale du Maroc, Bank Al-Maghrib, en vue d'une éventuelle entrée sur le marché local. Les discussions, qui ont eu lieu début août, ont exploré les lacunes des services bancaires actuels et les besoins des consommateurs, selon les responsables.
Revolut, dont la valeur a été estimée à 65 milliards de dollars en juillet et qui est la fintech la plus valorisée d'Europe, ferait du Maroc sa première base africaine si l'opération se concrétisait. L'entreprise est connue pour son modèle freemium, offrant des services à bas prix sur des marchés où les banques traditionnelles dépendent fortement des commissions.
Au Maroc, les frais bancaires peuvent atteindre 1 000 à 2 000 dirhams (95 à 190 dollars) par an, selon la Fédération nationale des associations de consommateurs. Les envois de fonds des Marocains à l'étranger s'élèvent à plus de 117 milliards de dirhams (11,4 milliards de dollars) en 2024, et sont également soumis à des frais.
Les lacunes réglementaires peuvent constituer des obstacles. Les lois actuelles sur la protection des consommateurs et la confidentialité des données ne prévoient pas de dispositions relatives aux rétrofacturations, aux notifications de violation et aux garanties transfrontalières courantes en Europe et aux États-Unis.
Points clés à retenir
L'arrivée potentielle de Revolut pourrait remodeler le marché de la banque de détail au Maroc, où les commissions restent une source de revenus essentielle. Selon Bank Al-Maghrib, les commissions représentaient 14 % du revenu net des banques marocaines en 2024, soit près de 10 milliards de dirhams. Bien qu'en baisse, cette part reste importante pour les banques historiques telles que Attijariwafa Bank, BCP et BMCE, qui ont refusé de commenter l'intérêt de Revolut. Les régulateurs ont déjà pris des mesures pour réduire les coûts pour les consommateurs, en interdisant les frais pour les paiements électroniques de factures dans le but de stimuler la numérisation et l'inclusion financière, avec un taux de bancarisation de 54 % en 2024. Revolut pourrait séduire les jeunes utilisateurs et les Marocains de l'étranger qui envoient des fonds, ce qui permettrait de réaliser des économies substantielles. Mais l'adoption dépendra de la manière dont les régulateurs marocains combleront les lacunes en matière de protection contre la fraude et de confidentialité des données, domaines dans lesquels la législation locale est en retard sur les normes mondiales. Pour les consommateurs, Revolut pourrait offrir des alternatives moins chères ; pour les banques, il pourrait déclencher un bouleversement.






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