La banque centrale d'Afrique du Sud prévoit une révision majeure du système de paiement en espèces
TLDR
- La banque centrale d'Afrique du Sud prévoit la plus grande réforme du système monétaire du pays depuis des décennies.
- Elle propose une nouvelle société de gestion des liquidités, des distributeurs automatiques de billets en marque blanche et un contrôle plus strict de la manière dont l'argent physique circule dans l'économie.
- Les espèces en circulation dépassent les 180 milliards de rands, soit environ 2,5 % du produit intérieur brut, et représentent encore près des deux tiers du volume des transactions.
La banque centrale d'Afrique du Sud prévoit la plus grande réforme du système de trésorerie du pays depuis des décennies, en proposant une nouvelle société de gestion de trésorerie, des distributeurs automatiques de billets en marque blanche et une surveillance plus stricte de la façon dont l'argent physique circule dans l'économie.
Les espèces en circulation dépassent les 180 milliards de rands, soit environ 2,5 % du produit intérieur brut, et représentent encore près des deux tiers des volumes de transactions, malgré la croissance des paiements numériques. La gestion, le transport et la sécurisation de l'argent liquide ont coûté environ 90 milliards de rands l'année dernière, les consommateurs supportant la majeure partie des dépenses. La criminalité représente environ 13 % de ces coûts.
L'initiative, connue sous le nom de "Cash Smart Strategy", vise à rendre l'argent liquide moins cher et plus facile d'accès, en particulier pour les communautés rurales et à faibles revenus qui dépendent fortement de l'argent physique et paient souvent des frais plus élevés que les utilisateurs urbains.
Au cœur de ce plan figure la création d'un service public de distribution d'argent détenu conjointement par les banques, les détaillants et d'autres parties prenantes. Cette entité gérerait la demande et la distribution de liquidités et exploiterait un réseau partagé de distributeurs automatiques de billets, semblable au système Geldmaat des Pays-Bas.
Les distributeurs automatiques de billets appartenant aux banques seraient transférés au service public et convertis en machines à marque blanche utilisables par les clients de n'importe quelle banque à un coût faible ou nul. La banque centrale envisage également de nouvelles licences et normes pour les sociétés de transport de fonds, les détaillants et les prestataires de services de paiement. Le déploiement complet pourrait prendre jusqu'à trois ans.
Points clés à retenir
La proposition reflète un changement dans la manière dont les régulateurs considèrent l'argent liquide dans une économie qui évolue vers les paiements numériques mais qui dépend encore de l'argent physique. Bien que la banque centrale s'attende à ce que l'utilisation de l'argent liquide diminue de 30 à 40 % au fil du temps, elle considère que l'argent liquide est essentiel à l'inclusion financière, en particulier là où l'accès numérique est limité. Le plan pourrait remodeler les modèles de revenus des banques qui perçoivent des commissions sur l'utilisation des guichets automatiques, mais il pourrait aussi réduire leurs coûts d'exploitation globaux. Les détaillants tels que les grandes chaînes d'alimentation, qui recyclent déjà d'importants volumes d'argent liquide, pourraient jouer un rôle plus important en tant que grossistes en argent liquide agréés ayant un accès direct à l'offre. Pour les consommateurs, l'impact principal serait la réduction des frais et l'élargissement de l'accès aux distributeurs automatiques de billets, en particulier en dehors des grandes villes. Pour la banque centrale, les réformes pourraient réduire les revenus de seigneuriage, mais renforceraient la surveillance et l'efficacité. Si elle est mise en œuvre, cette stratégie marquera une réinitialisation structurelle de l'écosystème de l'argent liquide en Afrique du Sud, en équilibrant le contrôle des coûts, l'accès et la sécurité, alors que le pays évolue vers un paysage de paiements plus numériques.

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