Le Kenya cherche à stabiliser sa monnaie en augmentant fortement son taux d'intérêt
De manière inattendue, la banque centrale du Kenya, sous la direction du gouverneur Kamau Thugge depuis juin, a augmenté son taux d'intérêt de référence pour la deuxième fois. Cette décision est attribuée à la nécessité de soutenir le shilling affaibli du pays, de stabiliser le taux de change et de gérer les pressions inflationnistes.
Le comité de politique monétaire a procédé à une augmentation significative de 200 points de base, portant le taux d'intérêt de référence à 12,5 %, ce qui constitue la hausse la plus importante depuis 2011. Le gouverneur Thugge a fait part de cette annonce dans un communiqué envoyé par courriel depuis Nairobi mardi.
Le Comité de politique monétaire (CPM) de la banque a expliqué la décision en déclarant : "Il est nécessaire d'ajuster l'orientation de la politique monétaire pour faire face aux pressions sur le taux de change et atténuer les effets de second tour. Cela permettra de maintenir l'ancrage des anticipations inflationnistes tout en plaçant l'inflation sur une trajectoire descendante ferme vers le point médian de 5 % de la fourchette cible".
Key Takeaways
La dépréciation du shilling a entraîné une augmentation des pressions sur les prix, freiné les investissements étrangers et affecté le service de la dette. L'inflation en glissement annuel a légèrement diminué, passant de 6,9 % en octobre à 6,8 % en novembre. La banque centrale a noté mardi que la dépréciation du taux de change a contribué à hauteur d'environ 3 points de pourcentage à l'inflation de novembre. Tout au long de l'année, le shilling a connu une baisse de plus de 19 % par rapport au dollar, atteignant à plusieurs reprises des niveaux historiquement bas. Razia Khan, économiste en chef pour l'Afrique et le Moyen-Orient à la Standard Chartered Bank, a souligné l'influence d'organismes internationaux tels que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, qui préconisent un resserrement significatif de la politique. En outre, le Kenya fait l'objet d'un examen minutieux en ce qui concerne son approche du règlement d'un euro-obligation de 2 milliards de dollars arrivant à échéance en juin de l'année suivante. La combinaison de ces facteurs souligne la complexité de la gestion de la stabilité économique et des obligations extérieures face aux problèmes de change.
Next Frontier
Stay up to date on major news and events in African markets. Delivered weekly.
Pulse54
UDeep-dives into what’s old and new in Africa’s investment landscape. Delivered twice monthly.
Events
Sign up to stay informed about our regular webinars, product launches, and exhibitions.