Bulletin hebdomadaire de l’investisseur (avril-SemaineUn-2025)
19 min Read April 4, 2025 at 5:00 PM UTC

Lundi
Ecobank affiche un bénéfice record en 2024 malgré le recul du Nigeria
Le groupe Ecobank (BRVM : ETIT) a déclaré un bénéfice avant impôt de 658 millions de dollars pour l’exercice 2024, en hausse de 13% en glissement annuel, grâce à la croissance des services payants et à un contrôle plus strict des coûts. Le bénéfice net attribuable aux actionnaires d’ETI a augmenté de 16 % pour atteindre 333 millions de dollars, tandis que le bénéfice par action a atteint 1,36 cents américains. Le rendement des fonds propres tangibles (ROTE) a grimpé à 32,7 %, l’un des plus élevés parmi les banques africaines.Les recettes se sont élevées à 2,1 milliards de dollars, les revenus d’intérêts nets représentant 56 % et les revenus hors intérêts 44 %. Le segment de la banque de financement et d’investissement (BFI) a représenté près de la moitié des revenus du groupe et 498 millions de dollars de bénéfices avant impôts.Le groupe a augmenté les dépôts de 17 % et maintenu le ratio coût/revenu à 53 %. Les prêts bruts ont diminué de 5 %, tandis que les prêts de niveau 1 ont baissé de 9 %, reflétant une stratégie de prêt prudente. Cependant, le coût du risque a augmenté pour atteindre 1,79 %, et la conversion des devises étrangères a entraîné une perte de 439 millions de dollars, annulant une grande partie du bénéfice net. Aucun dividende n’a été annoncé.
Les performances d’Ecobank mettent en évidence des résultats régionaux divergents. La filiale nigériane n’a contribué qu’à hauteur de 3 millions de dollars au bénéfice net, soit une baisse de 87 %, en raison de la volatilité des taux de change, du niveau élevé des réserves obligatoires et des contraintes réglementaires. Le ratio coûts/revenus a dépassé 79 %, avec un rendement des capitaux propres de seulement 1,1 %. En revanche, l’Afrique de l’Ouest anglophone (AWA) et l’Afrique centrale, orientale et australe (CESA) ont enregistré des performances supérieures. L’AWA a enregistré un bond de 59 % de son bénéfice net avec un rendement des capitaux propres de 37,4 %, tandis que la CESA a fortement contribué à la performance consolidée, bénéficiant de l’amélioration de la qualité du portefeuille de prêts. L’UEMOA reste le point d’ancrage de la rentabilité du groupe, avec un bénéfice net de 306 millions de dollars pour un produit bancaire net de 705 millions de dollars. Du point de vue du capital, le groupe a maintenu des ratios solides : CET1 à 11,4%, CAR à 15,8%, et un ratio prêts/dépôts de 51,4%. L’évolution d’Ecobank vers les services numériques et les produits générateurs de commissions gagne du terrain, avec des clients actifs en hausse de 9 % et des revenus de cartes bancaires en hausse de 14 %. À l’avenir, le groupe prévoit un repositionnement sélectif pour réduire l’exposition aux risques de change et aux risques souverains.
Le prêteur ivoirien NSIA Banque CI déclare un bénéfice annuel de 62,6 millions de dollars
NSIA Banque Côte d’Ivoire(BRVM : NSBC) a fait état d’une hausse de 9% de son bénéfice net pour 2024, atteignant 38,1 milliards de francs CFA (62,6 millions de dollars), contre 34,8 milliards de francs CFA en 2023. La banque a enregistré une croissance de 7,5% du produit net bancaire à 97,8 milliards de francs CFA, soutenue par une augmentation de 27% des commissions, qui ont atteint 34,3 milliards de francs CFA. Les produits d’intérêts ont légèrement baissé à 63,5 milliards de francs CFA.Les charges d’exploitation ont augmenté de 9 % pour s’établir à 49,9 milliards de francs CFA, sous l’effet de la hausse des frais de personnel et des frais généraux. Le coefficient d’exploitation s’est établi à 59,7% contre 62,3% en 2023. Le coût du risque s’est nettement amélioré, passant de -3,4 milliards à 0,6 milliard de francs CFA. Cette évolution résulte de la baisse des provisions et de l’amélioration de la qualité du portefeuille.Les prêts non performants ont diminué de 47 % et le total des actifs a augmenté de 23 % pour s’établir à 2 514 milliards de francs CFA. Les dépôts de la clientèle ont augmenté de 20 % pour atteindre 1 701 milliards de francs CFA. L’action a augmenté de 58 % au cours de l’année écoulée. La banque n’a pas encore annoncé de dividende pour 2024.
Les résultats de NSIA Banque Côte d’Ivoire pour 2024 reflètent une croissance stable des revenus et une meilleure gestion des risques. Une forte baisse du coût du risque – de 116 % en glissement annuel – a contribué à améliorer la rentabilité, tandis que la part des prêts non performants a chuté de 47 %, renforçant ainsi le bilan. La banque a également augmenté sa base de dépôts de 20 %, dépassant ainsi ses concurrents locaux. Le total des actifs a augmenté de 23 %, soutenu par une augmentation de 17 % de l’encours des prêts à 1 536 milliards de francs CFA. La structure des coûts a augmenté en raison des investissements dans les outils numériques et les opérations, mais la banque a maintenu un ratio d’exploitation inférieur. Sur le marché, les actions ont augmenté de plus de 58 % en un an, atteignant 8 500 francs CFA. Avec une capitalisation boursière proche de 210 milliards de francs CFA et un ratio cours/bénéfice de 5,5, l’action reste en dessous des valorisations moyennes du secteur bancaire régional. La banque continue de mettre en œuvre sa stratégie “Altitude 22-26” axée sur l’inclusion financière, la transformation numérique et l’ESG, avec des notes de crédit stables réaffirmées par Bloomfield.
Le marché boursier de la BRVM gagne 1,5 %, Orange CI menant le rallye hebdomadaire
L’indice BRVM Composite a clôturé la semaine en hausse de 1,52% à 287,43 points, tandis que l’indice BRVM 30 a progressé de 1,6% à 144,53 points. Le marché a terminé la semaine avec 15 titres en hausse, 22 en baisse et 10 inchangés.Orange Côte d’Ivoire a été le principal gagnant, augmentant de 11,54% pour clôturer à 14 500 FCFA, avec un volume d’échange de 18 434 actions. Les autres hausses notables comprennent CFAO Motors (+7,89%), Safca (+6,76%), Total Sénégal (+4,72%), et BOA Niger (+4,49%).A la baisse, Unilever Côte d’Ivoire a connu la chute la plus importante, chutant de 12,91% à 6 575 FCFA sur un volume réduit de seulement 25 actions. Setao (-7,2%), CIE (-7,14%), Coris Bank (-6,48%), et NSIA Bank (-5,51%) ont également affiché des pertes significatives. Malgré les performances mitigées des différents titres, le sentiment des investisseurs est resté globalement positif, les indices de référence enregistrant une deuxième semaine consécutive de hausse.
La dynamique positive de la BRVM cette semaine témoigne d’un regain d’intérêt de la part des investisseurs, en particulier pour les valeurs industrielles et de télécommunications. La hausse de 11,54 % d’Orange CI reflète la confiance dans ses fondamentaux, suite à des résultats solides et à une politique de dividende cohérente. Des titres tels que CFAO Motors et SAFCA ont également bénéficié de la rotation sectorielle vers les secteurs de la consommation et de l’industrie. En revanche, la chute de 12,91 % d’Unilever CI, malgré un faible volume, indique une pression persistante sur le segment des biens de consommation de base en raison de la baisse des marges et des coûts de la chaîne d’approvisionnement. Les valeurs financières ont connu des résultats mitigés. NSIA Bank et Coris Bank ont notamment reculé à la suite de l’annonce récente de leurs résultats et d’éventuelles prises de bénéfices. La résistance du marché dans son ensemble, comme en témoigne le gain de 1,52 % de l’indice composite, suggère que les investisseurs institutionnels continuent de repondérer leurs portefeuilles avant le deuxième trimestre. Alors que les risques macroéconomiques locaux et les incertitudes régionales persistent, certains titres aux fondamentaux solides et à l’historique de dividendes sont à l’origine de la reprise. Les observateurs du marché se concentreront sur les tendances des volumes et les mises à jour financières du premier trimestre dans les semaines à venir.
Mercredi
La banque ouest-africaine BICICI enregistre une hausse de 57 % de ses bénéfices en 2024
Le prêteur ivoirien BICI (BRVM : BICC) a affiché un bénéfice net de 26,2 milliards de FCFA (43,3 millions de dollars) pour 2024, en hausse de 57% par rapport à 16,7 milliards de FCFA (27,5 millions de dollars) l’année précédente. Les états financiers de la banque ivoirienne montrent que le total des actifs a atteint 1,02 trillion de FCFA (1,68 milliard $), soit une augmentation de 10,3% par rapport à 2023.Les crédits à la clientèle ont augmenté de 15,5% à 564,9 milliards de FCFA (932,5 millions de dollars), tandis que les dépôts de la clientèle ont augmenté de 5,3% à 819,4 milliards de FCFA (1,35 milliard de dollars). Le produit net bancaire a augmenté de 22,6% à 68,1 milliards de FCFA (112,4 millions de dollars), grâce à l’augmentation des revenus d’intérêts et de commissions. Les charges d’exploitation ont diminué, passant de 35,6 milliards de FCFA (58,8 millions de dollars) à 34,7 milliards de FCFA (57,3 millions de dollars), améliorant ainsi le ratio coûts/revenus. La banque a renforcé sa position de capital avec un capital souscrit qui a augmenté à 25 milliards de FCFA (41,3 millions de dollars).Les engagements hors bilan ont montré des changements significatifs, avec des garanties données augmentant à 237,5 milliards de FCFA (392,1 millions de dollars) tandis que les garanties reçues ont diminué à 593 milliards de FCFA (978,9 millions de dollars). L’amélioration de la performance de la banque reflète la croissance plus large du secteur bancaire ivoirien dans un contexte d’expansion économique.
La BICICI (Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie de la Côte d’Ivoire), cotée à la bourse régionale BRVM sous le nom de BICC, est une filiale de la banque française BNP Paribas. La banque opère en Côte d’Ivoire, l’économie la plus dynamique d’Afrique de l’Ouest, avec une croissance moyenne du PIB de 6 à 7 % au cours des dernières années, avant la pandémie. Le secteur bancaire en Côte d’Ivoire s’est consolidé, les grands groupes internationaux renforçant leurs positions par la transformation numérique et l’expansion du réseau de succursales. La croissance des bénéfices de la BICICI a dépassé la moyenne du secteur de 20-25% pour 2024. L’amélioration des performances de la banque s’aligne sur la reprise économique de la Côte d’Ivoire, soutenue par de fortes exportations agricoles, en particulier le cacao, et l’augmentation des investissements publics. Cependant, le secteur bancaire reste confronté à des défis, notamment un faible taux de pénétration bancaire d’environ 20 % par rapport à des moyennes mondiales supérieures à 50 %.
Les valeurs bancaires dominent l’indice BRVM 30 après le remaniement trimestriel
La société BICICI (BICC) a été retirée de l’indice BRVM 30 à l’issue de la revue trimestrielle de la Bourse régionale des valeurs mobilières. L’annonce faite à Abidjan le 1er avril 2025 confirme que la BICICI fait partie des quatre sociétés qui sortent de l’indice de référence aux côtés de CFAO Motors (CFAC), SODE (SDCC), et SOLIBRA (SLBC).Quatre nouveaux entrants les remplacent : Bank of Africa Niger (BOAN), Loterie Nationale du Bénin (LNBB), TotalEnergies Marketing Sénégal (TTLS), et UNIWAX (UNXC). L’indice BRVM 30 révisé comprend maintenant 30 sociétés, avec une représentation significative du secteur bancaire, y compris sept filiales de Bank of Africa à travers l’Afrique de l’Ouest. La composition actualisée vise à mieux refléter la liquidité du marché, selon les responsables de la bourse.Edoh Kossi Amenounve, Directeur Général de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), a signé l’avis officiel, déclarant que les changements assurent que tous les titres composant l’indice répondent aux critères d’éligibilité.Ces changements font suite à l’annonce récente par la BICICI d’une augmentation de 57% de son bénéfice à 26,2 milliards de FCFA (43,3 millions de dollars) pour 2024, malgré le retrait de la banque de l’indice de référence régional clé.
La BRVM (Bourse Régionale des Valeurs Mobilières) dessert huit pays d’Afrique de l’Ouest partageant le franc CFA : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo. Elle reste l’une des rares bourses régionales unifiées d’Afrique. Les retraits de l’indice reflètent généralement des changements dans la capitalisation boursière, le volume des transactions ou d’autres facteurs techniques plutôt que la performance des entreprises. Malgré les bons résultats financiers de la BICICI, son activité boursière a pu tomber en dessous des seuils requis. Les ajustements de la BRVM 30 mettent en évidence des tendances plus larges dans le paysage financier de l’Afrique de l’Ouest, avec l’expansion du secteur bancaire nigérian et une diversification croissante au-delà des secteurs traditionnels. L’inclusion de la société de loterie du Bénin signale l’intérêt croissant des investisseurs pour les services aux consommateurs dans la région.
L’inflation dans l’UEMOA reste dans la fourchette cible pour le quatrième mois consécutif
L’inflation dans la zone UEMOA s’est maintenue à 2,1 % en glissement annuel en février 2025, marquant le quatrième mois consécutif à l’intérieur de la fourchette cible de 1-3 % de la BCEAO. L’inflation de base est restée stable à 1,3 %, reflétant la stabilité des fondamentaux économiques dans la région. Les politiques monétaires et fiscales régionales ont permis de maîtriser l’inflation globale, bien que les autorités préviennent que des facteurs externes tels que la volatilité des prix des matières premières pourraient menacer la stabilité.La baisse des prix des denrées alimentaires a été à l’origine du ralentissement de l’inflation, la contribution des denrées alimentaires passant de 2,2 points de pourcentage en janvier à 1,7 en février. Les bonnes saisons agricoles et les politiques gouvernementales de stabilisation des prix ont contribué à cette amélioration.Les performances des pays varient considérablement. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire ont enregistré de fortes baisses, respectivement de 0,6 % et 0,7 %. Le Niger (3,6 %), le Bénin (0,1 %) et le Togo (2,1 %) ont également enregistré des améliorations. Cependant, le Mali (8,3 %), la Guinée-Bissau (5,8 %) et le Burkina Faso (2,3 %) ont été confrontés à une hausse de l’inflation, avec des taux augmentant respectivement de 0,7, 0,4 et 0,8 point de pourcentage. Ces augmentations sont dues à des chocs d’approvisionnement, à l’instabilité politique et aux pressions exercées par les coûts de transport.
L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) comprend huit pays partageant la monnaie du franc CFA, rattachée à l’euro. La banque centrale (BCEAO) maintient une politique monétaire unifiée à travers ces diverses économies. Le secteur bancaire de la région, y compris la BICICI, membre de l’indice BRVM 30 récemment retiré, bénéficie de cette stabilité des prix. La baisse de l’inflation renforce les rendements réels des actifs financiers et améliore la qualité des portefeuilles de prêts en réduisant le stress des emprunteurs. Les transitions politiques récentes dans plusieurs pays membres ont mis à l’épreuve la résilience de l’union monétaire. Malgré les problèmes de sécurité dans la région du Sahel qui affectent le Mali, le Burkina Faso et le Niger, la zone monétaire a maintenu une stabilité macroéconomique relative par rapport aux pays voisins qui ne font pas partie de l’UEMOA.
Jeudi
Les nouveaux tarifs douaniers de Trump ciblent les principaux exportateurs africains avec des taux plus élevés
La politique tarifaire réciproque proposée par l’ancien président américain Donald Trump imposera de nouveaux droits d’importation à plus de 180 pays, dont des dizaines en Afrique. Alors que la plupart des pays sont soumis à des droits de douane de base de 10 %, les pays qui imposent des droits de douane plus élevés sur les exportations américaines seront désormais frappés par des taux plus élevés.Les pays africains les plus durement touchés sont le Lesotho (50 %), Madagascar (47 %), l’île Maurice (40 %), le Botswana (37 %), l’Angola (32 %), la Libye (31 %), l’Afrique du Sud (30 %), l’Algérie (30 %), la Tunisie (28 %) et la Côte d’Ivoire (21 %). Ces pays imposent actuellement des droits de douane sur les produits américains allant de 41 % à 99 %.Cette politique marque une rupture avec les précédents cadres commerciaux américains, tels que la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA), qui permettait à de nombreuses exportations africaines d’accéder aux États-Unis en franchise de droits. L’administration de M. Trump décrit cette mesure comme une réponse corrective à ce qu’elle considère comme des tarifs douaniers étrangers et des barrières commerciales injustes. Les critiques avertissent que cette politique pourrait déclencher des représailles et déstabiliser des relations commerciales de longue date, en particulier avec les économies africaines qui dépendent fortement des marchés américains.
La nouvelle politique tarifaire pourrait compromettre les canaux commerciaux les plus favorables de l’Afrique avec les États-Unis, en particulier pour les principaux exportateurs comme l’Afrique du Sud, l’île Maurice et la Côte d’Ivoire. Ces pays ont tiré parti de l’AGOA pour accéder aux marchés américains avec des droits de douane minimes, en exportant de tout, des textiles et des vêtements aux minéraux et aux produits agricoles. L’approche de Trump introduit de l’incertitude dans ces relations. En imposant des droits de douane allant jusqu’à 50 % à des pays comme le Lesotho et Madagascar, les États-Unis signalent qu’ils passent d’un commerce préférentiel à des accords transactionnels. Cela pourrait pousser les économies africaines à renforcer leurs liens avec la Chine, l’UE et les États du Golfe, qui ont continué à étendre leurs partenariats économiques sur le continent. À long terme, les pays africains pourraient accélérer le commerce intra-africain dans le cadre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) afin de réduire l’exposition aux chocs politiques externes. En l’absence d’accords bilatéraux renouvelés ou d’exclusions, les États-Unis risquent de perdre leur avantage concurrentiel en tant que partenaire commercial dans l’une des régions à la croissance la plus rapide au monde.
Djamo lève 17 millions de dollars pour développer la banque numérique en Afrique francophone
La fintech ivoirienne Djamo a levé 17 millions de dollars de fonds propres pour développer ses services bancaires numériques en Afrique de l’Ouest francophone. Ce tour de table, mené par Janngo Capital, est le plus important jamais réalisé par une startup ivoirienne et porte le total des fonds propres de Djamo à plus de 31 millions de dollars.Djamo, qui a été lancé en 2020, dessert plus d’un million d’utilisateurs en Côte d’Ivoire et au Sénégal. La société cible les individus sous-bancarisés et les petites entreprises avec une offre de produits qui se situe entre l’argent mobile et la banque traditionnelle. Elle propose des outils d’épargne, des produits d’investissement et des comptes liés aux salaires.Seuls 5 à 10 % des utilisateurs reçoivent actuellement leur salaire par l’intermédiaire de Djamo, mais l’entreprise a pour objectif de porter cette part à 50 %. Le chiffre d’affaires a été multiplié par cinq depuis 2022, avec plus de 4,5 milliards de dollars de transactions traitées depuis le lancement. Le nouveau capital soutiendra l’expansion régionale et le développement de produits. Djamo prévoit de lancer le prêt et l’épargne rémunérée au fur et à mesure qu’elle obtient des licences supplémentaires.
Le succès de Djamo met en évidence l’opportunité croissante de la fintech en Afrique de l’Ouest francophone, une région souvent négligée par les investisseurs mondiaux. Contrairement au Nigéria ou au Kenya, où l’activité fintech est concentrée, des marchés comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont une pénétration bancaire formelle plus faible mais une utilisation élevée de l’argent mobile. Le modèle de Djamo cible les utilisateurs qui passent de l’argent mobile à des outils financiers plus avancés. Ces outils comprennent l’épargne, l’investissement et les comptes liés au salaire, des fonctions qui ne sont pas disponibles sur la plupart des portefeuilles mobiles. Plus de la moitié des utilisateurs de Djamo ne sont pas bancarisés, et 90 % d’entre eux utilisent l’application comme principal compte financier. L’approche hybride de la startup – numérique d’abord avec des agents hors ligne – reflète la stratégie utilisée par les opérateurs d’argent mobile et comble les lacunes en matière d’infrastructure. Djamo étend également son offre à 10 000 petites entreprises avec des outils pour les paiements numériques et les services marchands. L’accent mis par l’entreprise sur l’inclusion financière, en particulier pour les femmes, s’aligne sur l’intérêt croissant des investisseurs pour les fintechs axées sur la mission. L’Afrique francophone est en train de devenir la prochaine région de croissance clé de la fintech à mesure que le secteur arrive à maturité.
Les startups africaines confrontées à la réalité de l’après-boom alors que le financement atteint 2 milliards de dollars
Le financement des startups africaines est tombé à environ 2 milliards de dollars en 2024, selon plusieurs rapports. Alors que les chiffres clés suggèrent une reprise, l’activité du marché a révélé une certaine prudence : les méga-opérations ont diminué et les investisseurs se sont tournés vers des startups ayant des fondamentaux solides et des voies claires vers la rentabilité.Cette évolution a conduit à plusieurs échecs retentissants. Copia, Gro Intelligence, Dash et 54gene, qui ont toutes obtenu un financement important, ont cessé leurs activités. Gro Intelligence, dont la valeur était estimée à 850 millions de dollars, s’est effondrée en raison de problèmes de liquidité et de gouvernance. Pendant ce temps, certaines startups se sont adaptées en se consolidant. Wasoko et MaxAB, deux plateformes de commerce électronique interentreprises, ont fusionné pour réduire leurs coûts et survivre. D’autres, comme Moniepoint, Moove et TymeBank, se sont distinguées en levant de nouveaux capitaux et en atteignant le statut de licorne.Ce contraste met en évidence la maturation de l’écosystème. Les startups en phase de croissance ne sont plus à l’abri de la discipline du marché, et les capitaux circulent désormais de manière sélective. Les valorisations restent élevées pour celles qui atteignent les objectifs fixés. À l’horizon 2025, la clarté stratégique et la résilience définiront les startups qui attireront l’attention des investisseurs.
L’écosystème africain des startups entre dans une nouvelle phase marquée par la discipline des investisseurs et la rigueur opérationnelle. Entre 2020 et 2021, le capital-risque mondial a fait un bond en avant sur le continent, mais le ralentissement observé depuis 2022 a imposé une remise à zéro. Les startups qui s’étaient développées rapidement grâce à l’abondance de capital sont désormais confrontées à des attentes plus élevées en matière d’économie d’unité, de conformité et de préservation des liquidités. Cette évolution a également modifié le profil des gagnants. Les banques numériques comme TymeBank et Moniepoint, qui s’adressent à des segments de clientèle mal desservis avec des modèles évolutifs, gagnent du terrain. Leur concentration sur les services financiers de base, leur forte croissance et leur rentabilité précoce ont attiré des investisseurs tels que Nubank et Google.En outre, des changements stratégiques tels que la fusion Wasoko-MaxAB laissent présager une consolidation régionale croissante, ce qui suggère que les investisseurs pourraient soutenir des acteurs moins nombreux mais plus forts. Pour les fondateurs, cet environnement exige de la clarté : qui sont leurs clients, quel problème ils résolvent et à quelle vitesse ils atteignent la durabilité. La prochaine vague de licornes sera le reflet de ces fondamentaux, et non de la seule collecte de fonds.
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